Ce vendredi 13 juin 2025, de 17h30 à 20h30, les sapeurs pompiers de L’Isle-en-Dodon ont organisé une visite de la caserne et une grande manœuvre incendie à la MJC avec des jeunes CM2 et collégiens pour jouer les fausses victimes. Récit d’une intervention d’entraînement plus vraie que nature. 

Au Centre de Secours de L’Isle-en-Dodon, les premiers sapeurs pompiers sont déjà en tenue pour accueillir une « passerelle » entre les CM2 et des collégiens-collégiennes parrains-marraines, qui consiste à leur faire faire des activités en commun pour créer des liens avant leur prochaine rentrée en 6e. Ce vendredi 13 juin 2025, de 17h30 à 20h30, les jeunes commencent par une visite de la caserne avant de participer à une grande manœuvre, un exercice incendie à la MJC.

La visite est assurée par l’adjudante du Centre, dix-sept ans d’ancienneté, qui fait partie des 6 femmes sur les 23 pompiers L’Islois et L’Isloises. « La première femme sapeur-pompier de Haute-Garonne, Michèle Fauché, était de L’Isle-en-Dodon », annonce fièrement l’un des pompiers de la brigade. Et la sous-officière d’ajouter : « On recrute des pompiers volontaires, alors si ça peut susciter des vocations… Ici, on a tous les profils, tous les métiers : électricien, éboueur, infirmière, vendeuse de fruits et légumes, boulanger, aide-soignante, paysagiste… C’est très riche, chacun apporte des compétences et des savoir-faire qui peuvent être très utiles sur le terrain. » Petites particularités : la caserne compte aussi dans ses rangs 2 maîtres-chiens et 1 pilote de drone.

« Lorsque vous appelez le 18 ou le 112, vous savez ce que vous devez dire en premier ?  D’abord l’adresse du lieu, vos nom, prénom et numéro de téléphone au cas où ça couperait. Puis il vous suffit de répondre aux questions et de faire ce que l’on vous demande. » l’adjudante du Centre de Secours

À l’arrivée des jeunes vers 17h30, la visite du Centre de Secours peut commencer. D’abord les véhicules acronymes : VL (véhicule léger), CCF (camion-citerne feux de forêts), VSAV (véhicule de secours et d’assistance aux victimes), FPTSR (fourgon pompe-tonne/secours routier)… Puis le bureau qui centralise les interventions avec ses cartes, sa radio et son ordinateur en liaison directe avec le SDIS de Colomiers (Service départemental d’incendie et de secours). L’adjudante en profite pour faire de la sensibilisation aux premiers secours et interroge : « Lorsque vous appelez le 18 ou le 112, vous savez ce que vous devez dire en premier ? » Les élèves répondent : « ce que c’est : un accident, un feu… ; où l’on est… » La pompière précise : « D’abord l’adresse du lieu, vos nom, prénom et numéro de téléphone au cas où ça couperait. Puis il vous suffit de répondre aux questions et de faire ce que l’on vous demande. »

Dans les vestiaires séparés, les filles découvrent les tenues parfaitement rangées dans les casiers : « lourde » pour les incendies d’un côté (veste, pantalon à bretelles et chaussures-rangers), et « légère » de l’autre. Les élèves qui les essayent se rendent alors compte de leurs poids respectifs, tout comme de celui des casques F1 nickelé à deux visières pour les feux urbains ou F2 rouge plus léger pour les feux de forêt. Dehors, un sergent fait tester aux jeunes la puissance d’une lance à incendie. 

La grande manœuvre du jour : un exercice incendie à la MJC 

« On est 3 équipes de garde : on fait donc une manœuvre par équipe toutes les 3 semaines, plus une manœuvre générale par mois », précise l’un des sapeurs pompiers. La grande manœuvre du jour : un exercice incendie à la MJC au centre-bourg du village. Il est 19h. Six jeunes et une adulte jouent les fausses victimes aux 1er et 2e étages. De la fumée sort du bâtiment. « C’est une machine à fumée d’entraînement prêtée exprès par le Centre de Secours de Saint-Gaudens », explique l’un des coordinateurs de la manœuvre. Deux véhicules arrivent, sirène hurlante. Le FPTSR avec à son bord 6 pompiers de l’équipe incendie, et le VSAV avec 3 sapeurs-pompiers de l’équipe de secouristes. La manœuvre a été organisée par deux pompiers-coordinateurs, arrivés en VL et qui ne sont là aujourd’hui que pour observer.

Préparée en amont, Pauline Louvet, la coordinatrice de la MJC, informe directement le chef d’agrès du FPTSR. Tuyaux raccordés au poteau incendie et déroulés, division en plusieurs lances installée, cônes placés pour sécuriser la zone, échelle déployée : tout se met assez vite en place, mais sans précipitation. Le conducteur d’engin incendie reste au camion pour gérer l’eau, les lances et la liaison radio avec l’équipe incendie. « Dans le fourgon, il n’y a qu’une réserve de 3 000 litres d’eau. D’où l’importance du raccordement. Et la petite lance permet au binôme intérieur d’entrer par la porte sans faire d’appel d’air, ce qui attiserait le feu… », détaille l’un des coordinateurs. 

À la fenêtre du 2e étage, les fausses victimes font signe au secours. Sans visibilité à cause de la fumée et avec un équipement lourd de 20 kg (tenue et oxygène), le binôme intérieur doit se frayer un chemin jusqu’au 2e étage tout en tirant une lance remplie d’eau. Devant l’entrée du bâtiment, deux autres pompiers sécurisent l’échelle pendant qu’un troisième monte par l’extérieur pour secourir une victime blessée à la jambe au 1er étage et qu’il devra probablement descendre avec un harnais.

Quelques minutes plus tard, portant la blessée sur le dos, le pompier de l’échelle a finalement décidé de descendre par l’escalier intérieur. « J’ai opté pour cette solution, car l’escalier était sécurisé et que j’y voyais bien », se justifie-t-il auprès du coordinateur. Et le responsable de la manœuvre d’acquiescer : « Même si on s’appuie sur des protocoles d’intervention, chaque cas est particulier. Notre métier, c’est de savoir nous adapter et de choisir la meilleure option selon la situation. » 

Sous les applaudissements de la foule constituée des autres jeunes de la « passerelle » et de badauds, les six autres fausses victimes du 2e étage sortent aussi du bâtiment avec le binôme intérieur, puis suivent les 3 pompiers dans le VSAV en vue d’y être prises en charge et examinées. Une fois dans le véhicule-ambulance, la blessée du 1er étage – qui avait été immédiatement installée sur le brancard – se voit poser une attèle à microbilles sous sa jambe cassée afin de l’immobiliser. Habituellement sur sa tablette connectée avec le Samu et le SDIS, le chef d’agrès de l’équipe de secouristes débriefe avec le coordinateur de la manœuvre le traitement appliqué et l’état de santé de chacune des sept fausses victimes de l’incendie.

Fin d’intervention, les sapeurs pompiers vident puis réenroulent tous les tuyaux, et remontent l’échelle sur le FPTSR, avant de repartir à la caserne pour le débriefing de la manœuvre. Et à la dernière question posée aux jeunes « Qui veut devenir pompier ? », une dizaine de mains se lèvent spontanément. Voilà donc une manœuvre incendie et une mission de sensibilisation réussies.