Ouverts en 2014, les jardins familiaux gérés par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de L’Isle-en-Dodon comptent désormais pas moins 17 parcelles. Rencontres ce lundi 7 juillet 2025 avec quelques-uns des jardiniers locataires.
La météo venteuse alterne entre éclaircies, nuages et fines pluies. Ce lundi 7 juillet 2025 est la journée idéale pour faire un tour aux jardins familiaux du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de L’Isle-en-Dodon. Passé le portail, Bernard, maçon à la retraite de 66 ans, est penché sur ses fraises, prenant appui sur son tabouret de jardin. « J’enlève les herbes et les limaces à la main dans mes fraisiers », précise le jardinier locataire aux faux-airs de Mister Magoo qui vit dans une maison du centre-bourg avec une simple cour.
« Ça permet de manger des légumes qui ont du goût… Je récolte au fur et à mesure, et je fais des conserves ou je me prépare des tomates et poivrons farcis que je congèle pour en avoir toute l’année. » Bernard
Tomates, concombres, cornichons, haricots verts, melons, salades, courgettes, aubergines, poivrons, oignons, mûres, cassis, chayotes (ce légume des îles qui ressemble à une poire verte et bosselée avec un goût doux qui rappelle la pomme de terre et la courgette)… Avec ses trois parcelles, Bernard est un pilier des jardins familiaux. Manuel et débrouillard, l’ancien maçon a installé lui-même cette tonnelle et ces filets en treillis pour ses cornichons et ses haricots. « Je viens tous les jours, seulement 1 heure ou toute la journée. Ça passe le temps plutôt que d’être devant la télé et ça permet de manger des légumes qui ont du goût ! Mes courgettes, tomates et salades fraîches n’ont rien à voir avec celles qu’on trouve en supermarché ! Je récolte au fur et à mesure, et je fais des conserves ou je me prépare des tomates et poivrons farcis que je congèle pour en avoir toute l’année. » Une manière d’être presqu’auto-suffisant.
Dans son cabanon attenant à sa parcelle, le jardinier locataire dispose sur place de quelques outils de jardinage : pelle, plusieurs râteaux, pioche, seaux, bottes et sabots… « Je prépare moi-même mes plants, puis je plante et j’entretiens tout essentiellement avec du compost et du fumier. » Pour les protéger, le jardinier amateur a même passé à la chaux blanche les troncs des arbres fruitiers qu’il a plantés : prunier, pêcher, abricotier, poirier… Ce matin, Michel, un copain de 40 ans, passe le voir à son jardin : « Quoi de neuf, Béber ? Tu fais quoi, ce matin ? Dis-moi, je peux te récupérer trois aubergines pour mon repas de midi ? », l’interroge-t-il. Faisant une pause à l’ombre de son prunier, Bernard lui répond : « Vas-y, sers-toi, même si elles sont encore petites, les aubergines. Aujourd’hui, j’ai prévu de nettoyer les fraises, mais je ne suis pas en avance, et d’enlever les gourmands aux tomates pour qu’elles grossissent bien… »
Créés à la demande des citoyens sur ces terrains inondables non-constructibles, les jardins familiaux du Centre Communal d’Action Sociale ont été ouverts en 2014. Jeannette Bergounan, deuxième adjointe de la Ville et vice-présidente du CCAS, donne quelques précisions en faisant le tour des locataires dans les allées : « On a agrandi la surface des jardins familiaux et on dispose désormais de 17 parcelles pour les locataires, en plus de la mini-pépinière du groupe Ville Verte. Et ce sont les agents municipaux qui entretiennent les allées… » Avant d’ajouter : « Les locataires prennent ces parcelles pour diverses raisons : certains pour s’occuper, d’autres pour faire pousser quelques légumes eux-mêmes à pas trop cher, d’autres encore pour jardiner avec un petit-fils… Mais beaucoup des locataires habitent en centre-ville sans jardin, alors ils apprécient surtout avoir cet espace vert à eux. » À noter que les jardins sont aussi un terrain idéal pour l’initiation à la nature et à la protection de l’environnement pour les entants des écoles de L’Isle-en-Dodon.
Sur les cabanons, l’élue a déposé ici ou là des affiches avec 10 conseils pour économiser l’eau dans les jardins collectifs. Pour permettre l’accession des parcelles aux habitants L’Islois dépourvus de jardin, le coût de la parcelle aux jardins familiaux du CCAS reste modique : 40 euros par an avec l’eau comprise, qui est mise à disposition via deux robinets. « Togo, tout comme Patrice, pratiquent la permaculture en paillant leurs sols. Celle de Patrice, c’est la parcelle avec la botte de paille », commente Jeannette Bergounan. « Il est venu arroser tôt ce matin », lui indique Bernard.
Favorisant le lien social et la mixité culturelle, les jardins familiaux fonctionnent presque comme un petit village dans le village, avec pas mal d’entraide aux dires des locataires. Aujourd’hui, Tem, la restauratrice thaïlandaise de 54 ans, n’a pas prévu de passer à sa parcelle dans laquelle elle a surtout planté des légumes Thaï (haricots verts, pigments, concombres, basilic, citronnelle…) qu’elle ne trouve pas ici : « J’ai été très bien accueillie à L’Isle. Aux jardins, j’y vais jamais à la même heure, c’est quand j’en ai le temps… Parfois, j’y passe le soir tard. » Chapeau et chemise à fleurs, Corinne débarque vers 15h avec de la ficelle bleue et un couteau de poche pour attacher ses plants de tomates aux tuteurs. « Tous les ans, je me fais inonder, lâche-t-elle avec philosophie. Alors, j’ai juste planté quelques pieds de salades, de tomates et d’haricots verts un peu plus tard cette année. Le jardin, c’est surtout pour passer le temps et sortir de chez moi. »
Moyen positif de lutter contre l’inactivité (retraite, chômage…) et la solitude, solution à bas coût pour être presqu’auto-suffisant et bien se nourrir, mise en valeur de paysages péri-urbains non-constructibles, lieu d’initiation à la nature et à la protection de l’environnement pour les enfants avec les grands-parents et les écoles… Les jardins familiaux sont tout ça à la fois bien sûr, en plus d’être un lieu où la vie sociale est aussi riche et variée que les plantations qui poussent dans ses parcelles.
Dans le cadre de la résidence de journalisme de territoire, un atelier d'écritures journalistiques a été organisé ce mardi 8 juillet 2025 à la Médiathèque de L’Isle-en-Dodon avec Bénédicte Choulet, la responsable de bibliothèque, et six participants inscrits. Compte-rendu d'un atelier collectif inspirant.
Ce mercredi 9 juillet 2025 à 10h, une dizaine d'élèves de 3e sont venus, avec les copains-copines et leurs parents, devant les grilles du Collège Léon Cazeneuve de L’Isle-en-Dodon pour connaître leurs résultats. Récit audio sur cet important rite de passage avec Léna, Emma, Méline, Chloé et Yanis au micro.
Tous les jeudis de 9h à 12h, se tiennent des ateliers individuels et collectifs numériques sur inscription avec Alice Jin, la conseillère numérique de la Communauté de Communes Cœur et Coteaux Comminges, à la Maison France Services de L’Isle-en-Dodon. Récit d’une matinée d’accompagnement riche d’enseignements et d’humanité avec Michelle, Éveline et Magda.