Formé en 2022 et composé d’une trentaine de citoyens, d'agents et d’élus, le groupe Ville Verte multiplie bénévolement les actions de revégétalisation de la commune de L'Isle-en-Dodon à moindre coût. Visite guidée, ce lundi 23 juin 2025, de la pépinière ainsi que de tous les arbres et végétaux replantés sur la commune.  

Bienvenue à la petite pépinière, ouverte en mai 2023 par une trentaine de citoyens L’Islois et L’Isloises du groupe Ville Verte piloté par la municipalité. Sur la parcelle dédiée des jardins familiaux se trouvent : un cabanon de bois avec tout l’outillage de jardinage nécessaire mis à disposition par les bénévoles, et un terrain de 500 m2 où ils bouturent et élèvent des arbres et végétaux destinés à être replantés. Peter Ghysbrecht, ancien horticulteur et actuel brocanteur de L’Isle-en-Dodon, débute la visite guidée. « Tout ici est recyclé, lance-t-il. On n’achète rien, on récupère tout. Toutes les plantes et tous les arbustes proviennent de dons des habitants. Puis, nous, les citoyens bénévoles, on les entretient, les arrose… Là, on a pas moins de 500 pieds prêts à être replantés dans toutes les zones artificielles de la commune : ronds points, bacs et jardinières, abords de la piscine, du lac, du pumptrack et autres parcours sportifs… » 

Graminés divers, chèvrefeuilles, lys d’eau, saules têtards, saules pleureurs, noyers, noisetiers… « On favorise les plantes locales qui résistent bien à la sécheresse, note Peter, mais on ne s’interdit pas les espèces – non-invasives bien sûr – qui s’acclimatent bien ici avec le réchauffement climatique. » Patrice Rufin, un autre citoyen bénévole du groupe Ville Verte, complète : « Le sol est entièrement paillé sur 20 cm pour en préserver la fraîcheur et l’humidité. Et on dispose d’une réserve d’eau très utile en cas de forte sècheresse pour ne pas perdre les plantations. » 

Revégétaliser à moindre coût et lutter contre les îlots de chaleurs

En partant pour le lac, on passe devant un terrain de la Ville dédié aux arbres fruitiers, déjà présent avant le groupe Ville Verte. « On plante un arbre à la naissance de chaque enfant pour l’enraciner symboliquement au village », commente encore Patrice. De son côté, Jean-Louis Rougé, l’élu à l’initiative du groupe Ville Verte, en charge des Services techniques et des programmes « Petite Ville de Demain » et « Bourg Centre », se dit très satisfait : « Ville Verte est un groupe fédérateur où les citoyens font connaissance et apportent leurs connaissances. Grâce aux actions du groupe, on préserve non seulement la biodiversité, mais on revégétalise la ville à moindre coût et on réduit aussi les impacts du réchauffement climatique en luttant notamment contre les îlots de chaleur. » Des actions de revégétalisation en cohérence aussi, malgré quelques contraintes techniques, avec les labels « Station Verte » et « Engagé pour le végétal » détenus par L’Isle-en-Dodon.

Micro-forêt, berges naturelles… une biodiversité préservée !

Face au pumptrack, une parcelle laissée volontairement en jachère a été entourée de piquets pour éviter tout piétinement. Sur le panneau, on peut en lire l’explication : « Ici va pousser une micro-forêt participative inspirée de la méthode Akira Miyawaki, du nom du botaniste japonais. La Ville crée un îlot naturel en zone urbaine pour développer la biodiversité… »

Le groupe Ville Verte a encore permis de mettre en place une gestion différenciée des zones du plan d’eau, en laissant pousser par exemple les herbes hautes de certains talus, ainsi qu’aux abords des ruisseaux et du lac. Lys d’eau, iris et autres graminées d’eau… retiennent ainsi naturellement l’effondrement des berges et préservent la vie des espèces locales. En se baladant, on profite déjà du coassement des grenouilles, du vol des libellules, de la présence d’une aigrette et d’un grèbe huppé.

Autour des parcours seniors et sportifs – entièrement déserts par ces fortes chaleurs – et des bancs, une diversité d’arbustes (noyers, noisetiers, etc.) a également été plantée pour faire de l’ombre. Une bonne idée puisqu’on la cherche justement et, qu’années après années, les températures ne cessent de grimper et que les canicules s’accumulent. Tout en ramassant les papiers, Peter, l’horticulteur, explique : « On plante pour s’adapter à notre futur ! Mais il faut aussi être patients : les deux premières années, l’arbre prend racine et, seulement après, il se met à pousser… » Une démarche citoyenne entièrement bénévole qui rappelle un peu celle de « L’Homme qui plantait des arbres » de Jean Giono. 

Rendez-vous à la Journée Citoyenne du samedi 5 juillet 2025 pour planter des arbres autour du lac !