La piscine municipale de L’Isle-en-Dodon, c’est le lieu de rendez-vous incontournable de l’été ! C’est celui des apprentis nageurs et des inscrits à l’aquagym, des familles, des enfants des centres de loisirs et des adolescents, des vacanciers et des exilés de passage. Reportage sur une parenthèse d’été enchantée pour la jeunesse du coin et pour celle plus inattendue d’un monde désenchanté.
Le matin, à la piscine municipale de L’Isle-en-Dodon, les rendez-vous pour les leçons de natation s’enchaînent auprès de Sylvain Robin, le maître-nageur sauveteur (MNS). Habitant de Molas, le papa Nicolas apporte leurs serviettes à Elsa, 9 ans, et Emma, 13 ans qui sortent à peine de l’eau : « Cette année, elles sont en perfectionnement. On a une piscine à la maison et il était important pour nous que nos filles sachent très bien nager. » Sur le banc, deux mamans qui ne se connaissaient pas avant, Maryline qui vient d’emménager à L’Isle-en-Dodon et Marie la Toulousaine qui a toute sa famille ici, attendent la fin du cours de leurs enfants. « Mon fils Thomas, 10 ans, est dyspraxique et il a vraiment très peur de l’eau. D’habitude, il ne lâche pas l’adulte, et là il y arrive grâce à Sylvain », se réjouit Maryline. « Il a fait beaucoup de progrès, l’encourage Marie dont les deux fils, Anatole 10 ans et Basile 6 ans, s’entraînent au plongeon pour leur 3e été de leçon de natation.
« Nage, passe sur le dos, tranquille, tranquille, repasse sur le ventre, retient ta respiration et passe sous la frite », entend-on au bord du bassin les consignes de l’enseignant maître-nageur. C’est au tour des petit-fils de Pierre et Marie, les grands-parents de Riolas qui les gardent pour les vacances. « Entre les piscines familiales et les vacances à l’océan, on a joué notre rôle en s’occupant des leçons de natation de tous nos petits-enfants. Les parents n’en avaient pas le temps et nous, ça nous rassurait aussi », explique Pierre en filmant les progrès des nageurs.
Les grands-parents sont bien organisés. « On vient en fin de matinée pour les cours, on pique-nique ici et on reste pour qu’ils s’amusent ensuite », détaille Marie. En plein repas, les cousins Paul et Thomas, 8 ans, confirment : « On adore le toboggan, faire des plongeons et le dos crawlé ! » Pieds nus, en bord de bassin, Stéphanie la L’Isloise qui a connu l’ancienne piscine municipale, a amené son fils Raphaël de 4 ans : « J’adore le cadre, avec le lac et la végétation : c’est vraiment très agréable ! »
Un jeune couple de touristes de Haute-Savoie en vacances dans la région est venu piquer une tête pour se rafraîchir avant de reprendre la route. 13h, la piscine vient d’ouvrir au grand-public. Aurore, 22 ans, et Aelhyn, 17 ans, tiennent la caisse à l’entrée comme job d’été. Depuis le jeudi 10 juillet 2025, la piscine municipale est ouverte au public en juillet-août tous les jours, de 13h à 20h. « Hier, au premier jour d’ouverture, on a dû faire une centaine d’entrées. Et la piscine est gratuite de 19h à 20h », précise l’une des ouvreuses. « Les lundi, mercredi et vendredi, de 19h à 19h45, je fais aussi aquagym », évoque Sylvain le maître-nageur sauveteur, qui travaille à la surveillance des bassins avec deux sauveteurs détenteurs du Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique (BNSSA).
Rapidement, toute la jeunesse du coin débarque… D’abord Maïna, 10 ans, lunettes de soleil et tote bag avec des cœurs, dont la mère la rejoindra dans une heure. « Je vais nager, plonger, bronzer un peu en espérant que les copines et copains, rencontrés hier, reviennent », lâche-t-elle en entrant dans un vestiaire. Dans la foulée, c’est au tour des 16 enfants et 4 adultes de l’Accueil de Loisirs Sans hébergement (ALSH). Les deux grands vestiaires filles-garçons se remplissent bruyamment. Puis des copains lycéens de 16 ans, Rapahël de Anan, Karl de Saint-Élix-d’Astarac (32) et Jordan de Montesquieu-Guittaut racontent : « On venait là tous les étés quand on étaient petits. On s’y retrouvent maintenant entre potes pour se baigner, jouer au foot et discuter. » Un autre groupe d’ados de deux filles et deux garçons s’est aussi donné rendez-vous à la piscine ce vendredi après-midi.
15h, la buvette tenue par les bénévoles du Fil, l’association du Comité des Fêtes de L’Isle-en-Dodon, ouvre. Derrière le comptoir, Sandrine voit arriver ses premières jeunes clientes adolescentes. « Un croc-chocolat », s’ils vous plaît. Elle sort son grill pour préparer ce goûter à la pâte à tartiner entre deux tranches de pain de mie grillées. « C’est bien pour les jeunes que la buvette soit maintenue grâce aux bénévoles du Fil qui se relaient tout l’été pour la tenir », apprécie la toute nouvelle bénévole. À la manière de la célèbre Madeleine de Proust, cette buvette a le goût de toutes ces adolescences passées entre amis à la piscine municipale, avec ces Mister-Freeze et cette sensation d’être à la fois libre et grand juste le temps de ces petites parenthèses enchantées de l’été.
Dans le grand bassin, le toboggan – qui en est l’attraction phare – ne désemplit pas et une partie de water-polo s’est organisée. C’est un groupe de SPORTIS, SPORT international Solidaire, une association de solidarité internationale et de coopération par le sport, basé à Samatan dans le Gers, qui agit à l’international et en France auprès des exilés. « On vient régulièrement avec des réfugiés et des demandeurs d’asile, qui sont hébergés deux nuits dans des familles L’Isloises ; et le staff avec les bénévoles sont dans un bungalow du Village de Vacances. Depuis 2019, on a la chance d’avoir eu 35 familles de L’Isle-en-Dodon qui les ont accueillis », détaille Xavier Serry, le directeur de SPORTIS.
Avant de rejoindre la partie de water-polo, Hamza, orphelin guinéen de 21 ans, apprécie toutes les activités sportives de l’association (volley-ball, tennis, natation, randonnées…) tout comme l’accueil des familles de L’Isle-en-Dodon. « On a été très bien accueillis ici, dit-il avec sa serviette sur les épaules. Moi, j’attends ma convocation grâce à l’association France Horizon. En attendant, je fais du bénévolat dans la sécurité. Car je voudrais faire des études pour progresser encore en français et entrer dans la police ou la gendarmerie. »
Assis dans l’herbe, un groupe a entamé une partie de Uno. Tabish, un réfugié afghan de 21 ans, qui était professeur d’anglais, raconte son histoire : « À cause de mon désaccord affiché avec la politique des Talibans, notamment envers les femmes qui n’ont plus aucun droits, je ne pouvais plus rester… Comme je gagnais assez bien ma vie, je n’ai mis que deux mois, et non pas deux ans, pour atteindre la France à pied. Pour la rentrée, grâce à mon nouveau statut de réfugié, j’ai pu m’inscrire à une Licence en Global Management enseignée tout en anglais à l’Université Toulouse Capitole. »
À ses côtés, Vale, Nicaraguayenne de 30 ans, a quitté son pays et demandé l’asile à la France il y a cinq mois : « Comme j’ai beaucoup manifesté contre mon gouvernement et sa politique dictatoriale, j’ai été dénoncé par un voisin et persécuté par les paramilitaires. Je voulais partir aux États-Unis, mais Trump a été élu… » Tamara, la Vénézuélienne, confirme les crises en cascade dans les pays de l’Amérique latine : « J’étais professeur en Langue et Communication, mais à cause du gouvernent autoritaire et de la crise économique de mon pays avec une inflation à 2000%, je n’avais plus de quoi vivre et j’ai dû aussi partir… »
S’exprimant en anglais, Nabil, un informaticien soudanais de 32 ans ayant obtenu le statut de réfugié, a fui une guerre qui n’en finit pas et qui ne fait pas tant la Une des médias : « Je l’étais plus à l’abri, personne ne l’est. La guerre est partout et chaque jour des gens meurent… » Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est déchiré par une guerre civile entre deux factions militaires d’une violence et d’une ampleur inouïes, au point que l’ONU la qualifie désormais officiellement de « pire crise humanitaire et de déplacement au monde. » Près de 13 millions de personnes ont été déplacées de force depuis avril 2023, dont 8,6 millions à l’intérieur du pays et plus de 4 millions dans les pays voisins.
Sur la pelouse autour, les baigneurs du jour cherchent des coins entre ombre et soleil pour poser leurs serviettes. Comme quoi, même la piscine municipale de L’Isle-en-Dodon peut procurer à toute la jeunesse du coin et du monde une parenthèse estivale enchantée, au moins le temps d’une journée d’été.
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