Les agents techniques de la Mairie de L’Isle-en-Dodon s’occupent de l’entretien de la voirie, des espaces verts, du Village de Vacances, des équipements et bâtiments municipaux (écoles, mairies, salles, stades, piscine…) et du matériel (tables, chaises…) mis à disposition pour les nombreuses associations L’Isloises. Reportage de terrain, loin des clichés véhiculés sur leur métier, pour suivre leur journée de travail de ce vendredi 27 juin 2025. 

Avec l’arrivée des chaleurs et des canicules estivales, les agents municipaux de L’Isle-en-Dodon sont passés à l’heure d’été, 6h-14h, à la place des 8h-17h habituels. Dans les bureaux de la mairie annexe, Maryline la gestionnaire connaît par cœur les plannings des employés de la voirie et des espaces verts. Ce vendredi matin 27 juin 2025, les six agents techniques de la Mairie (en équivalent temps plein), souvent reconnaissables à leurs tenues jaune fluo, sont à pied d’œuvre sur leurs tâches et missions du jour : nettoyage des rues et des salles municipales, peintures et travaux divers, tonte et arrosage des terrains de sport, spéléo-nettoyage du bac tampon de la piscine, fauchage des abords des routes…

Christophe nettoie les rues sur la balayeuse

8 heures, la balayeuse City Cat 5000 quadrille les rues du centre-bourg, jusqu’au foirail et au chemin du cimetière. Au volant, Christophe, ancien militaire et employé de la Ville depuis deux mois, est très attentif aux voitures et aux passants. « Il faut rester vraiment très concentré quand on conduit cet engin, surtout avec la queue de la balayeuse quand on passe près des trottoirs et des voitures », assure-t-il, en poussant les boutons pour décaler les rouleaux à gauche et en enclenchant ceux de l’eau et de l’aspirateur. La tête penchée à la fenêtre, Christophe passe et repasse, là où Sylvie avec la souffleuse lui a poussé feuilles, déchets et saletés sur sa route.

Au passage, l’engin suscite l’admiration des enfants. Le chauffeur le sent, la CityCat 5000 peine maintenant. Il doit aller la vider au moins trois fois par jour de nettoyage des rues de la ville. « L’aiguille me dit aussi que la machine surchauffe, montre l’agent. Je vais devoir passer à l’atelier municipal du centre pour passer la soufflette sur les poussières et pollens afin de faire redescendre en température la machine… » Plus tard, à la fin de son circuit du jour sur la voirie, Christophe lavera entièrement la balayeuse au jet d’eau, à l’aide du tuyau jaune enroulé à l’avant. 

Sylvie balaie tous les trottoirs à la souffleuse

Casque anti-bruits sur les oreilles et engin de 14 kg sur le dos, Sylvie est agente technique pour la Ville de L’Isle-en-Dodon depuis près de 20 ans. Ce matin, l’employée municipale à l’entretien de la voirie passe la souffleuse dans les rues. Le bruit de l’engin est puissant et assourdissant. Tout en reconnaissant qu’elle l’entend parfois encore après sa journée de travail, elle ajoute : « Les habitants voudraient que les rues soient propres, mais sans nous voir et nous entendre… »

En voyant les petites touffes d’herbes qui ressortent de quelques trottoirs, Sylvie explique encore : « Les gens râlent parfois et ne comprennent pas que, pour préserver leur santé et la nôtre, on n’est plus autorisés à désherber. Nous, on arrive un peu à les enlever à la débroussailleuse. Mais je trouve plus sale d’avoir sur les trottoirs une crotte de chien, un ticket à gratter et un mégot jetés par terre… » Entre la voirie et les espaces verts, Sylvie a sa préférence : « J’aime être dehors, dans la nature. J’aurais voulu être garde-forestier, mais à l’époque, on n’acceptait pas ou très rarement des femmes. Travailler aux espaces verts pour entretenir les arbustes et le végétal de la ville, c’est là que je me sens bien ! »

Non loin de là, poussant la mini autolaveuse, Yvonne, employée à mi-temps au ménage, lave les deux grandes halles de la mairie avec les rideaux de fer descendus pour signifier sa présence et ne pas piétiner le sol encore mouillé. Puis ce sera au tour des deux salles des fêtes et polyvalente, et des quatre WC publics. 

Laurent répare et entretient les bâtiments et équipements municipaux

9h30. Dans son fourgon de 6 m3, Laurent est employé comme agent technique depuis quatre mois. Ancien plombier-chauffagiste du Pas-de-Calais, le gars du Nord est descendu dans le Sud, région qu’il affectionne, pour que son fils devienne rugbyman professionnel. « Dans mon nouveau métier, il faut savoir tout faire ! Par exemple, j’ai réparé les siphons des lavabos de l’école et j’y ai posé des étagères. Avec le collègue, hier, on a porté pas moins de 35 tables et 150 chaises pour les 100 ans du foot, dont certaines récupérées dans les mairies des villages alentours. La vie associative est très riche ici et il y a toujours quelque chose à faire, sans oublier l’implantation des barrières lors des manifestations diverses ou la mise en place de la sono pour les cérémonies. »

Parmi tous les bâtiments et équipements municipaux, il y a aussi le Village de Vacances Le Plech, où Laurent doit remplacer un canapé devenu inutilisable par des fauteuils-chaises de la Maison de la Save. Au passage, l’employé de mairie pense à récupérer les lattes et les ressorts. « On ne sait jamais, ça pourra toujours servir », assure-t-il. Et maintenant, Laurent retourne à l’atelier technique principal, dont il a entièrement refait les douches et les vestiaires, pour repeindre les grilles de la piscine municipale.  

Jean-Pierre gère l’arrosage et la tonte des terrains de sport

10h20. Du haut de ses 15 années d’ancienneté, Jean-Pierre était encore détaché comme chauffeur de bus scolaire jusqu’à il y a peu. Aujourd’hui, l’agent technique municipal a eu un ennui mécanique sur l’imposant tracteur-tondeuse bleu. « Heureusement, dit-il soulagé de ne pas avoir eu sa journée de travail gâchée par une panne, j’ai réussi à le dépanner. »

Sur l’un des quatre terrains de sport, ce matin à 6h, il a installé l’arrosage à turbine qui se déplace automatiquement avec son enrouleur. Sur l’autre terrain, l’agent municipal doit revenir régulièrement pour fermer et ouvrir, rangée par rangée, l’arrosage intégré. « Il n’y a pas assez de pression, précise-t-il, je ne peux donc pas les ouvrir toutes en même temps… » Puis Jean-Pierre remonte sur son tracteur-tondeuse bleu et reprend ce matin la tonte des abords des terrains de football et de rugby.

Philippe descend en spéléo-nettoyage à la piscine

10h45. Bottes aux pieds, Philippe s’apprête à descendre en mission spéléologie dans le bac tampon de la pataugeoire municipale afin d’en pomper l’eau boueuse et d’en nettoyer les parois pleines de terre. Le passage est sombre et étroit. « Le bac tampon permet que le niveau d’eau de la piscine ne baisse pas, malgré les débordements par les goulottes. Une fois par an, j’y descends en spéléo pour nettoyer la terre qui remonte par la nappe phréatique et enlever les morceaux de goulottes cassées et les pansements qui se déversent de la piscine. »

De l’autre côté de la piscine, une entreprise est en train de réparer le grand bac tampon du grand bassin. « Il y a eu un problème technique qui a nécessité de tout refaire. Mais entre le temps de l’expertise, l’arrivée des pièces et les orages, le chantier a malheureusement pris du retard… » détaille Sylvain, le maître-nageur, qui confirme que la piscine devrait rouvrir le 10 juillet 2025 au lieu du 5. En mi-temps thérapeutique à la suite d’une hernie discale, Philippe remonte de sa plongée-spéléo dans le bac tampon et précise : « je m’occupe aussi du traçage des terrains et du ménage dans les vestiaires. »  

Christophe fauche les accotements des routes

11h55. De panneau à panneau, aux entrées et sorties du village, Christophe sillonne les routes de L’Isle-en-Dodon avec son tracteur broyeur-faucheuse d’accotements. « Fin juin, je m’occupe toujours des abords des routes municipales pendant toute une semaine », explique l’agent technique pendant sa pause-cigarette à l’atelier principal avant de repartir. Le débroussaillage et le fauchage sont les deux opérations qui consistent à réduire la hauteur de l’herbe des bords de routes afin d’en dégager la visibilité et de réduire les risques de propagation d’un éventuel incendie.

« Je viens également re-sceller les piquets au stade et de réparer les rideaux aux écoles, ajoute Christophe, employé technique de la Ville depuis 20 ans, qui regrette un peu la mauvaise image de leur métier véhiculé par le sketch « Les employés municipaux » des Chevaliers du Fiel. Certains habitants pensent qu’on ne fait rien et qu’on se promène dans les véhicules. Mais ils ne savent vraiment pas ce que l’on fait… » Cette journée de boulot aux côtés des agents techniques municipaux leur en donnera peut-être un petit aperçu.