On ne peut plus se contenter d’être toujours à distance et en numérique, sur des réseaux sociaux qui ne portent pas si bien leur nom. J’en suis convaincue, il y a un fort besoin « d’aller-vers » sur le terrain et de « mettre en récit » la vraie vie des gens loin des clichés et des préjugés, ainsi que toutes les initiatives individuelles et collectives qui œuvrent partout à une société du lien et de la rencontre hétérophile. Car il ne faut se voiler la face, on vit tous – moi y compris – dans nos cercles sociaux, dans nos quartiers homogènes, dans un entre-soi social et idéologique qui nous conforte et nous enferme dans nos convictions à l’emporte-pièce dans lesquelles l’autre, les autres peuvent facilement être généralisés : les jeunes tous des fainéants, les urbains tous des riches diplômés aux métiers inutiles et incompréhensibles, les chômeurs tous des assistés, les vieux tous des racistes, les ruraux tous des pèquenauds… Il s’agit désormais pour nous toutes et tous de faire un pas de côté et de sortir un peu de notre bulle sociale, algorithmique et médiatique. Mais pour cela, il faut que l’on sorte de chez soi, qu’on se rencontre, qu’on s’écoute, qu’on se parle et qu’on se raconte. Et c’est tout l’enjeu d’un journalisme du lien !
Or, il y en a tant qui œuvrent déjà partout, tous les jours à cette « fabrique du nous » ! En allant vers les gens dans tous les territoires, le journalisme du lien peut servir d’ultime courroie de reconnections (oui au pluriel) aux côtés de toutes celles et ceux qui agissent pour le lien social au quotidien : là un chauffeur solidaire qui conduit des aînés au marché, ici un jeune en volontariat rural pour la mémoire d’un village, là une aidante épaulée par une association pour souffler, ici un particulier qui ouvre sa piscine aux jeunes des quartiers pour leur apprendre à nager…
Le journalisme du lien peut servir à redonner la reconnaissance sociale à tout ce réseau d’entraide et de fraternité quasi-invisible, à le valoriser et à favoriser les rencontres, à réduire les sentiments d’isolement, de solitude et de fracture irréconciliable, à lever un peu la tête de son tunnel individuel et à redonner tout son sens et tout son poids à la société du lien et à l’action collective.
Après tout, nous les êtres humains, nous ne sommes rien d’autres que des animaux sociaux.
Résidence journalistique de territoire, récit de projet d’innovation sociale, conception éditoriale innovante… Ensemble, construisons un projet personnalisé qui mettra en valeur vos actions et votre impact, tout en apportant une reconnaissance sociale individuelle et collective fédératrice et remobilisante.